L’homme qui a relié le Limbourg

Lorsque Hugo Bollen, ingénieur des mines, s’est retrouvé sans emploi à la fin des années 1980 lors de la fermeture des mines, son amour et sa dévotion pour la nature ont façonné sa seconde vocation. Depuis le début des années 1990, Hugo relie l’homme à la nature par son réseau de pistes cyclables. Un projet passion qui a débouché sur une opération nationale pour relier les plus beaux coins de notre pays. Et tout a réellement commencé ici, dans la Campine limbourgeoise.

Maintenant que vous êtes à la retraite, récoltez-vous encore les fruits de votre travail ? Comment avez-vous commencé votre mission à l’époque ?

« Je suis originaire du Hainaut. Pendant que je travaillais dans la région, j’étais vraiment impressionné par les forêts vierges, la nature, les sentiers de randonnées et les pistes cyclables. Cependant, ma femme et moi avions remarqué que la population locale n’en faisait que très peu usage. Lorsqu’après la fermeture des mines, de nouvelles initiatives (économiques) ont été recherchées pour relancer l’économie de cette région, c’est surtout à du « récréatif bétonné » qu’il a été pensé (parcs de bungalows, parcs d’attractions, etc..) J’ai alors lancé pas mal de groupes d’action pour protester contre ces projets mégalomanes. Le problème : les gens ne connaissaient pas leur environnement et étaient donc moins enclins à protéger le joyau qui se trouvait dans le fond de leur jardin. Au bout d’un moment, alors que je ne faisais que des campagnes d’action, il était temps de trouver une solution durable. » 

« La Veluwe, aux Pays-Bas, m’a inspiré pour harmoniser la nature et l’économie. Le développement d’un réseau de pistes cyclables permettrait non seulement de préserver la nature, mais aussi de créer des emplois. »

 

Et qu’est-ce qui vous a poussé à dire : « La Belgique en a également besoin ».

« Il était temps de laisser la nature parler d’elle-même. Le réseau de pistes cyclables est une initiative qui permet de cartographier l’importance récréative et économique de la nature (limbourgeoise) sans avoir à la défendre en permanence. Je pense que j’ai réussi à atteindre cet objectif. À côté de la préservation de la nature, l’initiation du réseau cyclable est également un moyen de rapprocher les gens de la nature. Pour moi, la marche et le vélo sont un moyen de décompresser. Je pense que c’est le cas pour beaucoup de personnes. »

 

« Lors d’une promenade, la rencontre avec le paysage est d’autant plus intense.

Le vélo, quant à lui, offre une plus grande diversité de la nature. Vous allez d’un paysage vallonné à un autre. Au fil de l’eau, à travers la forêt et parmi les fleurs de bruyère.

Les deux activités permettent au cerveau de récupérer d’une autre manière. Elles vident le cerveau. C’est une excellente manière de regarder les choses différemment. C’est pendant des randonnées que j’ai trouvé mes meilleures idées. »

« Je suis heureux de voir que partout en Belgique, des paradis cyclistes quotidiens (des chemins loin des voitures et des routes, complètement entourés d’un environnement naturel) sont encore délimités et aménagés. Que ce soit pour des raisons physiques, mentales, sociales ou récréatives, le réseau de sentiers de randonnée et de pistes cyclables permet aux gens de sortir et de s’immerger dans la nature. »